« On monte une association de supporters et on t'a mis président » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

« On monte une association de supporters et on t'a mis président »

Le Club Central des Supporters fête ses 40 ans d'existence ce samedi et à cette occasion, www.mhscfoot.com retrace son histoire à travers une interview avec le président historique de l'association : Bernard Soccoro. En première partie ci-dessous, découvrez les débuts du CCS.

Bernard, d'où vous est venu cette passion pour le football et pour La Paillade ?

Je suis originaire de Lunel mais quand j'étais gamin, avec mon père, on avait déjà un penchant pour l'équipe de Montpellier car c'était l'époque du SOM. Et puis on est venu habiter à La Paillade en 1967. C'était le quartier qui émergeait à l'époque alors qu'en parallèle c'était un peu la fin du football et du SOM sur Montpellier. Il y avait le club de quartier qu'on allait voir le dimanche avec quelques collègues de la cité jusqu'à ce qu'on se mette à suivre le championnat corporatif qui était alors assez relevé avec notamment l'équipe du Nettoiement, l'équipe de Louis Nicollin. Ils jouaient à Lattes, on ne se connaissait pas mais on a commencé à les suivre. C'était très intéressant et on était peut-être une vingtaine de personnes à les suivre régulièrement. Au fil des matchs on a fait connaissance et c'est arrivé une paire de fois qu'il y ait un apéro après les rencontres au bar que tenait la famille de Fabien Lefèvre à Lattes. Jusqu'au jour où le président me dise : « Tiens, la semaine prochaine on veut faire une grillade, tu veux t'en occuper ? » À partir de là on a tissé des liens un peu plus étroits. Sans penser, bien sûr, qu'un jour il y ait cette aventure qui est arrivée par la suite. À ce moment-là, c'était vraiment pour passer un moment dans le milieu du football et avec des gens agréables. Deux ans après il y a eu la fusion du Nettoiement avec le club de quartier de l'AS Paillade et la création du club qu'on connait aujourd'hui. Automatiquement, le président a rapatrié les joueurs de son association vers le club de la Paillade et vous connaissez la suite !

Le football est venu à vous à La Paillade alors que vous deviez à Lattes jusque là pour en voir !

Voilà, on était désormais à domicile ! Les joueurs faisaient alors une paire d'entraînements dans la semaine et il y avait une certaine proximité avec eux car on était du quartier. C'était une époque différente et on sentait qu'il naissait quelque-chose parce que le « boss », lui, il te donnait la pêche !

De quelques collègues à aller à Lattes, vous êtes passé à combien à suivre ce nouveau club ?

Déjà, quand il y avait un match à l'extérieur - et c'était souvent le dimanche en division d'honneur, on organisait régulièrement un bus direct depuis La Paillade. On était 50 collègues hommes et femmes, car il y avait autant de « mecs » que de femmes qui suivaient l'équipe à Carpentras, à Agde ...

Dès les premiers matchs vous faisiez donc des bus...

Voilà...on faisait des bus. Les associations de supporters n'étaient pas encore trop en vogue mais on en a créé une en juillet 1976. C'était après la fameuse montée de la DH à la D3 après deux matchs aller-retour contre Hyères où jouait un certain Nestor Combin alors que nous on avait Fleury Di Nallo dans nos rangs. Ça n'était même pas prévu ou quoi que ce soit mais un jour les collègues me disent : « Bernard, on a rendez-vous ce soir chez Alain Condamine. » C'est un ami qu'on avait en commun et qui avait un magasin de sport à La Paillade tout en était aussi joueur dans l'équipe à ce moment-là. Ils me disent donc : « On a rendez-vous chez Alain Codamine ce soir et on va te dire quelque-chose. » D'accord, ok, on va boire l'apéro et tout, c'est bon. Je me pointe là-bas et d'un coup ils me disent : « On monte une association de supporters et on t'a mis président. » Surpris, je demande pourquoi et ils me répondent que comme toute l'année c'était moi qui prenait l'initiative d'organiser les choses, les bus, les sorties, les grillades et si et mi …. Alors j'ai dit : « Ma foi, si vous le voyez comme ça, pas de problème ! » Voilà comment ça s'est enclenché et avec tout ce qui est venu derrière.

En dehors des matchs, on se voyait le soir. On se donnait rendez-vous sur l'avenue après le boulot et on discutait du foot

Le nom de l'association a t-il de suite été « Club central des supporters » ?

D'entrée, oui. Ke ne sais pas qui a choisi le nom mais je pense que ce sont Michel Cantagrel ou Patricia Condamine qui avaient décidé. En tout cas, je suis arrivé et les papiers étaient prêts, je n'avais qu'à signer ! On a fait les statuts etc.. et voilà.

Comment viviez-vous le football au stade jusqu'en 1976 et comment il était La Mosson à cette époque-là ?

Il n'y avait pas autant de matchs retransmis à la télé comme maintenant. Le dimanche matin il y avait Téléfoot et rien d'autre, ou alors un match en direct quand il y avait l'équipe de France qui jouait, ou encore Saint-Etienne car c'était la grosse époque des Verts. Ici, la Mosson c'était un stade comme on voit dans les villages : une main courante et une petit tribune de 100 spectateurs qui a duré pas mal de temps...

Vous, les supporters de La Paillade, vous vous mettiez où dans ce stade ?

Derrière la main courante, il n'y avait que ça. Sinon, en dehors des matchs, on se voyait le soir. On se donnait rendez-vous sur l'avenue après le boulot et on venait discuter du foot.

Comment étaient vos relations avec les joueurs ou les dirigeants durant les deux années de DH entre 1974 et 1976 ?

Super ! Il n'y avait pas les joueurs d'un côté et les supporters de l'autre. Quand on parle de famille, c'était vraiment une famille. On était au courant dès qu'il y avait une naissance chez quelqu'un et on participait en donnant un cadeau aux joueurs. Après les entraînement, j'organisais souvent des grillades car c'était un peu devenu ma façon de m'impliquer dans le club. Il y avait l'apéro et il n'y avait pas tout ce que les joueurs sont amenés à vivre aujourd'hui au niveau de l'hygiène de vie. Le match une fois terminé on se donnait rendez-vous à la buvette, il y avait aussi les saucisses et ça discutait pendant demi-heure avec les joueurs. Il y avait une proximité totale. Quand ça n'allait pas, je faisais des réunions publiques où tout le monde venait pour poser les questions qu'il voulait. Je faisais venir l'entraîneur, le président etc.

Qui vous a marqué chez les joueurs au cours des premières saisons ?

Il y a eu un joueur pour lequel j'ai eu beaucoup d'affection et je pense que c'est la même chose pour beaucoup d'autres les gens : Mama Ouattara. Il avait un charisme fantastique et représentait ce club avec quelque-chose de... je ne saurais pas vous l'expliquer. Et puis est venu Jean-Louis Gasset ainsi que des garçons impliqués à 200% dans leur fonction de footballeurs et dans leur relation avec les supporters alors qu'ils n'étaient même pas encore pros. Vraiment, cela ne faisait qu'un. S'il y en avait un qui était malade chez les supporters, ils demandaient des nouvelles. Jean-Louis, par exemple, il était fabuleux pour ça.

Mais Robert, c'est pour demain. Il faut mettre le feu, tu vas voir ça va envoyer !

Comment viviez-vous les matchs ? Et-ce qu'il y a de suite eu des chants par exemple ?

Il n'y avait pas toutes les contraintes de maintenant et on pouvait rentrer beaucoup de choses dans le stade. On avait récupéré une petit tribune démontable et la veille des matchs on branchait des batteries tout le long avec des klaxons italiens sur la tribune au niveau du dernier rang. À l'époque, les klaxons italiens, c' était la mode sur les voitures. Et pendant tout le match on « envoyait » ! Un collègue à moi, qui était mécano, me gardait les batteries chargées et je me rappelle que la vielle du match de Coupe contre Lyon en 1978 on était venu les brancher le long des 100 mètres de notre petite tribune, tutes les batteries et tous les klaxons italiens ! Robert Nouzaret, qui était entraîneur de l'équipe, arrive et me dit : « Oh mais qu'est-ce que vous faites ?! » Je lui répond : « Mais Robert, c'est pour demain. Il faut mettre le feu. Tu vas voir ça va envoyer ». Il était « espanté », il pensait qu'on était devenu fous. Mais non, on n'était pas fous... Il y avait aussi les cornes de brume qui commençaient à sortir. Après, oui il y avait des chants alors que les drapeaux sont venus un peu plus tard et on les faisait nous-même. Il y avait monsieur Prouget qui était vice président du club et qui tenait une menuiserie sur la route de Juvignac. Souvent, j'allais voir son fils, Yves, pour lui dire qu'on avait besoin de faire des drapeaux et qu'on avait besoin de carrelets. Il m'en coupait 15 ou 20 morceaux, les femmes achetaient les tissus et on faisait les drapeaux comme ça. On rentrait dans tous les stades avec des drapeaux immenses, chose qu'on perd de nos jours, tout ce côté folklorique. Les premiers années, on redécouvrait un football qui avait disparu de Montpellier. C'est quatre ou cinq ans après, quand on est monté en Ligue 2 que les choses ont vraiment commencé à prendre tournure au niveau des supporters. À l'ancienne Butte, il y avait tous les habitués, par petits groupes de 10, 15 ou 20. Certains arrivaient à l'avance car on rentrait avec les glacières et tout ce qu'on voulait. Ils gardaient les places. Quand d'autres personnes, qui ne venaient pas régulièrement, se mettaient sur les places réservées et que les mecs ne voulaient pas comprendre, c'est arrivé quelques fois qu'il y ait eu des distributions de bouffes... Ce n'est jamais allé plus loin.

À quelle époque est arrivé la fanfare ?

Elle est arrivé en 1978. C'étaient des amis qui jouaient dans des fanfares différentes de Montpellier et qui avaient monté un groupe. Ils étaient amateurs de foot et ils venaient à presque à tous les matchs, les plus importants en tout cas. Ils étaient là et ils mettaient le feu dans le stade. Tout ça sans les contraintes de maintenant. Des fois, ils étaient libres au dernier moment, ils arrivaient une heure avant le match et ils rentraient sur le terrain ! « Péponne » Claude Hernandez était le chef d'orchestre sur la pelouse avant les matchs.

Ce qui a vraiment fait connaître le club et ses supporters, ce sont les exploits de La Paillade en Coupe de France ..

Oui, l'équipe a été réputée pendant quelques années de par ses exploits en Coupe, dont le premier en 1977 contre Marseille. Là, je pense que cela a donné un éclat sur le club, et cela l'a vraiment mis sur le devant de la scène. On parlait de « La Paillade ». Parce que ce n'était pas « Montpellier ». Pendant un bout de temps cela a été « La Paillade ». Les médias parlaient de « La Paillade ». Pour eux c'était : « Mais qu'est-ce que c'est que cette équipe de La Paillade qui tombe l'un, qui tombe l'autre à chaque tour de Coupe… ?! » On était une curiosité et de partout où on allait les gens disaient « La Paillade ». Et puis le président était fantastique, il t'aurait fait monter dans les arbres ! C'était un gourou.

[... à suivre ...]

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