Défenseur du club durant une saison (1996-1997), William Prunier est revenu au MHSC cet été pour diriger l’équipe réserve. A l’aube de la reprise du championnat (ce samedi, 19h, à domicile contre Villenave), rencontre avec le nouveau technicien de l’équipe CFA2.
PORTRAIT CFA2
On l'avait quitté il y a 18 ans après une saison passée en tant que joueur à faire la paire en charnière centrale avec Michel Der Zakarian, Franck Sauzée ou Thierry Laurey. C'était lors de l'exercice 1996-97. On l’a retrouvé il y a quelques semaines à la tête de l’équipe réserve du MHSC. Premier constat, William Prunier (48 ans) n’a pas changé. « J'ai juste pris quelques rides », assure-il le sourire en coin.
S'il garde la rigueur et l’exigence qui faisaient la force du défenseur rude qu’il était, l’homme s’est enrichi. D’Auxerre à Toulouse en passant par Marseille, Bordeaux, Naples, Manchester United, la Belgique, le Danemark (où il a été le premier Français à évoluer) et le Qatar, son parcours footballistique lui a fait découvrir moult pays, cultures et coachs différents… Et c’est presque logiquement qu’il s’est ensuite orienté vers une carrière d’entraîneur. Logiquement ? Pas tant que ça finalement… « Au début, je ne voulais pas devenir coach. Quand j’ai arrêté, à 37 ans, cela ne faisait pas partie de mes plans… Et puis le terrain et l’odeur du vestiaire m’ont vite manqué… alors j’ai passé mes diplômes. »
Passé par Cannes (adjoint de Stéphane Paille en National), Cugnaux (DH), Colomiers (qu’il a fait monter en National) et Marseille Consolat la saison passée, William Prunier se définit comme un entraîneur rigoureux, exigeant et travailleur, comme quand il était joueur en somme. « J'ai le même tempérament, souligne-t-il. Pour pouvoir réussir, il faut beaucoup travailler, sinon il est impossible d’y arriver. Même ceux qui ont moins de talent, s'ils travaillent beaucoup plus qu'un joueur talentueux, ils passeront devant. C'est ma philosophie. » Sa philosophie de jeu justement est assez diversifiée, fruit des nombreux entraîneurs qu’il a croisé durant sa carrière. « J'ai essayé de retenir un petit peu de tout le monde, explique-t-il. J'ai passé 11 ans à Auxerre, donc j’ai forcément retenu pas mal de choses de Guy Roux. J’ai côtoyé des techniciens très différents comme Mombaerts, Giresse ou même Alex Fergusson durant quelques mois. Michel Mézy m’a beaucoup appris sur le jeu. J’aimais aussi sa communication. »
« Le groupe travaille bien mais je ne suis jamais satisfait, j'attends toujours plus »
Forgé dans le monde amateur - « un monde très formateur où j’ai énormément appris » - William Prunier a donc retrouvé Michel Mézy et le MHSC cet été… Avec l’enthousiasme d’un jeune premier. « J’ai été très honoré qu’on pense à moi pour ce poste et je n'ai pas hésité une seconde. Le fait d'avoir porté le maillot de ce club ajoute un plaisir supplémentaire à ce défi qui me tient vraiment à coeur. » S’il estime que « le club a beaucoup changé au niveau des installations et possède un outil de travail magnifique ce qui est très bien pour la progression des jeunes et même au niveau de l'équipe professionnelle », l’ancien défenseur assure que l’ADN du MHSC, lui, n’a pas changé : « C'est toujours un club familial. Le travail effectué par les formateurs des différentes catégories est de qualité. Nous avons la même vision du travail ce qui est très positif. » A l’aube de démarrer cette nouvelle saison qui débutera ce week-end avec la venue de Villenave, William Prunier ouvre une nouvelle page de sa carrière, différente de celles qu’il a connues jusqu’à maintenant mais qu’il aborde avec beaucoup d’envie. « On est dans un cycle de formation donc c'est forcément différent de ce que j’ai connu jusqu’à maintenant, explique-t-il. Je vais découvrir le mode de fonctionnement des réserves mais dans l'autre sens puisque jusqu’ici je dirigeais une équipe première le feeling est bon avec le staff de l’équipe première. Je suis là à la fois pour faire progresser les jeunes et pour aider les joueurs qui ont besoin de se remettre en forme ou qui reviennent de blessure. Je suis à la disposition de l’équipe fanion. »
Reléguée en CFA2 l’an dernier, la réserve montpelliéraine et son nouvel entraîneur viseront un retour à l’échelon supérieur au printemps prochain. « Il ne faut pas se cacher, quand on est une réserve pro et qu'on descend la saison précédente, l’objectif est de monter. Ce ne sera pas simple car il y a pas mal de prétendants et que le groupe est très jeune avec beaucoup de joueurs nés en 1996 et 1997 dont certains ont eu 18 ans il y a quelques jours à peine, mais on va faire le maximum. »
Si la préparation a été bonne – « on a joué beaucoup d'équipe de CFA2 pour évoluer face à des joueurs plus aguerris » – William Prunier promet encore un dur labeur à ses joueurs : « Le groupe travaille bien mais je ne suis jamais satisfait, j'attends toujours plus, estime-t-il. Ce sont des joueurs en fin de formation, ils savent qu'ils sont dans une année charnière. Soit ils passent pro, soit ce sera compliqué pour eux. Ils doivent énormément travailler pour progresser, bien terminer leur formation et aller plus haut. J'espère que ce sera avec Montpellier et si ce n'est pas ici, il faut qu’ils acquièrent le bagage suffisant pour rebondir ensuite. » Un discours qui a le mérite de la franchise. Avant de refermer ce portrait, William Prunier délivre cet ultime message à ses joueurs, qui figurera sans doute souvent sur le paper-board qui orne traditionnellement le vestiaire. « Je leur dirai simplement qu’ils croient en eux, en leurs qualités et qu’ils se préparent mentalement car ce ne sera pas simple. Pour réussir tu dois apprendre à souffrir dans le travail… Et comme je dis toujours, l’humilité rapproche du talent. » Belle philosophie
