De Majorque à Montpellier en passant par le prestigieux FC Barcelone, l’internationale espagnole de 21 ans, arrivée cet été au MHSC, revient sur son parcours et son acclimatation à sa nouvelle vie à l’aube du dernier match de 2015 ce dimanche à Guingamp (14h).
Tout le monde n’a pas la chance d’avoir porté le maillot du FC Barcelone dans sa carrière, alors rien que pour ça, rencontrer Virginia Torrecilla reste un privilège… Mais quand on creuse un peu plus le CV et la personnalité de la recrue espagnole de l’intersaison montpelliéraine, on se rend compte que l’intérêt de l’interview va bien au-delà. Car elle en a des choses à raconter Virginia. Sourire vissé sur les lèvres, attitude joviale et passionnée, ça valait le détour, franchement.
En parlant de détour, l’histoire de Virginia Torrecilla a démarré bien loin de la Catalogne, sur son île natale de Palma de Majorque où elle est née il y a 21 ans. Dernière de la fratrie familiale (elle a un grand frère de 36 ans et une grande sœur de 29 ans), Virginia a baigné dans le foot assez jeune puisque son père est un ancien footballeur professionnel. « Je vis le football depuis toute petite à travers lui, raconte-t-elle. J’ai commencé le foot dans l’équipe de la ville voisine de Polo avec les garçons, puis, à 14 ans puisque je ne pouvais plus jouer avec les garçons, je suis partie à Son Servera puis Collerense et Ciudad de Palma. » Et puis est venu le temps de quitter son île natale pour faire le grand saut et rejoindre Barcelone. Et quand le Barça vous appelle, forcément, ça fait réfléchir. Alors, Virginia a franchi le pas. « C’était difficile de quitter Majorque car je suis très famille ; après, tout le monde doit apprendre un jour et partir m’a beaucoup appris sur la vie, le foot et sur moi-même aussi. »
Devenue à 16 ans la plus jeune joueuse de l’histoire de la Liga, Virginia a fait ses classes dans le prestigieux club catalan dont elle est devenue une titulaire indiscutable. L’occasion d’évoquer avec elle le niveau d’une Liga espagnole féminine assez peu connue. « Le Barça est la meilleure équipe féminine d’Espagne ; heureusement qu’elles sont là car le championnat espagnol n’est pas professionnel et elles aident à améliorer tout cela, explique-t-elle. Le niveau du championnat est plutôt bas, après il y a la Ligue des champions heureusement. Pour être compétitives, certaines joueuses de la sélection doivent partir du championnat vers d’autres plus huppés pour pouvoir jouer la Ligue des champions chaque année comme Natalia Pablos, Marta Corredera, ou encore Vicky Losada. »
Côté jeu, la n°14 montpelliéraine est une milieue défensive de grand gabarit qui peut jouer seule devant la défense ou dans un milieu à deux. « Mon jeu est plutôt défensif. J’effectue un peu le travail de l’ombre, d’ailleurs, à Barcelone, on me comparait à Busquets. Je suis d’avantage devant la défense et je fais la transition entre la défense et le milieu d’où la comparaison. » L’occasion d’évoquer avec elle les interactions entre la section féminine du Barça et leurs homologues masculins. « Ce n’est pas facile de comparer Barcelone à ici sur cet aspect-là, tempère Virginia. Là-bas les gars sont beaucoup moins accessibles. Il est impossible d’avoir une proximité avec un Xavi ou autre joueur. » Malgré ce, Virginia a hérité de Busquets cet impact physique important sur l’aspect défensif, mais aussi et surtout cette faculté à relancer proprement, à une voire deux touches de balle maximum. Un profil qui a séduit le coach montpelliérain Jean-Louis Saez et son staff. « La saison dernière, le MHSC avait effectué un tournoi en Espagne avec Barcelone, Levante et Valence, se souvient-elle. Le coach m’a dit que le club était intéressé par ma venue et aujourd’hui je suis heureuse de ce choix. »
Arrivée l’été dernier sur les bords de La Mosson, Virginia s’est rapidement adaptée à la ville et au groupe « L’équipe est très forte ce qui nous permet de répondre aux attentes des gens autour de nous ainsi qu’aux objectifs », souligne-t-elle. « Mon intégration dans le groupe s’est bien déroulée et j’apprécie beaucoup la ville. Les gens ici sont très gentils. »
Restait à s’adapter côté terrain, dans une D1 féminine bien plus rugueuse que la Liga Espagnole et où l’espace autour du porteur du ballon est un luxe aussi rare que précieux. « Le championnat de France est très différent de ce que j’ai connu auparavant, reconnait Virginia. Déjà, il y a beaucoup plus d’équipes professionnelles, du coup le championnat est d’autant plus compétitif, et surtout le public est beaucoup plus nombreux pour assister aux rencontres. Concernant le jeu, Ici c’est beaucoup plus axé sur le physique. »
Cet aspect physique sera une clé importante du match de ce dimanche à Guingamp, une équipe qui avait mis beaucoup d’impact lors du match aller avant que les Montpelliéraines ne fassent la décision dans les 10 dernières minutes (3-0 au final). « C’était plutôt difficile, se souvient l'internationale espagnole du MHSC. Nous n’étions pas contentes de notre match et nous voulons rectifier le tir. Il faut ramener les 4 points avant les fêtes. » Une victoire en Bretagne permettrait aux Montpelliéraines de bonifier une 1ère partie de saison très positive. « Notre début de championnat est très bon, souligne Virginia. Nous n’avons pas perdu un seul match, après il faut rester vigilant et continuer de travailler pour essayer de faire la même chose lors de la seconde partie de la saison. Nous avons une équipe jeune mais nous sommes une famille et nous pouvons y arriver. » Passé cet ultime rendez-vous en Bretagne, Virginia prendra l’avion pour Majorque afin de « retourner voir la famille, car j’en suis très proche et j’aime passer un maximum de temps avec eux. » avant de repartir pour une 2e partie de saison qui s’annonce passionnante avec l’entrée en lice en Coupe de France face à La Véore (D2, le week-end du 9 janvier) et la course à la qualification en Ligue des Champions. Pour y parvenir, le MHSC aura bien évidemment besoin de l’ensemble de ses forces vives dont une Virginia Torrecilla en grande forme…
* Blaugrana est le surnom donné aux joueurs du FC Barcelone
