Arrivée cet été au MHSC, la jeune latérale droite de 19 ans est un des plus grands espoirs français à son poste. A l’heure d’affronter Guingamp ce samedi (15h terrain Mama Ouattara, Grammont), portrait d’une fille aussi combative sur le terrain que discrète et timide en-dehors. PORTRAIT.
Pas besoin d’attendre bien longtemps pour se rendre compte que Marion Romanelli est une fille assez discrète. Si le sourire est franc et sincère, le timbre de voix est assez bas, preuve d’une certaine timidité. Mais il suffit d’un jeu réduit sur le terrain d’entraînement de Grammont et, plus encore de ce premier contact gagné face à une attaquante nîmoise venue tenter de la passer dans son couloir droit dimanche dernier lors de la première journée de D1, pour comprendre que cette timidité s’efface vite lorsqu’elle rentre sur un terrain. « En plus de ses qualités techniques, c’est une vraie combattante. Elle a tout pour s’adapter au jeu et à la mentalité du club. » dit d’elle le coach Pailladin Jean-Louis Saez. Bel hommage… Pour mieux comprendre ce rapport si particulier avec le football, il faut se pencher sur l’enfance de la nouvelle Montpelliéraine. Née à Aix-en-Provence, Marion Romanelli est la 3e d’une famille de 6 enfants. « On est tous foot dans la famille », sourit-elle. C’est d’ailleurs avec ses deux frères aînés que la jeune joueuse de 19 ans a tapé ses premiers ballons, d’abord dans le jardin familial, puis, en club, dès l’âge de 6 ans. « Ma mère avait inscrit mon frère à un stage de foot, elle ne savait pas trop quoi faire de moi, du coup elle m’a mise avec lui et ça a commencé comme ça… »
Le début d’une belle histoire qui l’a vue rapidement franchir les étapes, du FC Lambesc à côté de Salon-de-Provence (le club de son village), en passant par Pélissanne, Luynes Sport, Monteux, Albi et enfin le MHSC rejoint cet été. Un parcours à son image : discret, à l’écoute, sans faire de bruit mais toujours avec la volonté d’aller de l’avant. Une volonté qui lui a permis de disputer ses premiers matchs séniors en D2, à Monteux, alors qu’elle n’avait que 15 ans. « A la base, il était prévu que je joue en U19 et que de temps en temps j’aille avec la D2, se souvient Marion. Mais la latérale titulaire a du s’absenter dès le départ et j’ai eu la chance de jouer. Jusque-là, les garçons avec qui je jouais avaient mon âge et là je me suis retrouvée avec des adultes, c’était assez bizarre au départ mais tout s’est bien passé. » Après 3 saisons dans le Vaucluse, cette défenseur latérale explosive, bonne contre-attaquante et dotée d’une belle qualité de centre a découvert la D1 sous les couleurs du promu albigeois lors du dernier exercice. « Je n’avais jamais joué en D1. J’avais besoin d’un pallier intermédiaire pour avoir du temps de jeu et prendre un peu d’expérience avant d’intégrer une grosse structure comme ici, explique-t-elle. C’est ce que m’a offert Albi. Il y avait une très bonne ambiance, je me sentais super bien au sein du groupe et ça a bien favorisé le fait que je me sente bien sur le terrain. C’était une belle saison. » Une belle saison aussi sur le plan personnel puisque Marion a disputé, à 18 ans à peine, 20 des 22 matchs de championnat. Et puis est arrivée la proposition montpelliéraine cet été. « Sportivement, je viens ici avec la volonté de franchir un cap car je sais que je dois encore m’améliorer dans plusieurs domaines, explique Marion. Mon objectif est de continuer à progresser, de prendre de l’expérience et pourquoi pas découvrir la Ligue des champions avec Montpellier. Je suis sûre que c'est possible car on a vraiment un bon groupe. » En parallèle, la jeune Montpelliéraine va également débuter des études pour devenir kinésithérapeute. Un double projet qui représente un sacré défi quand on connait l’exigence du football féminin de haut niveau. « Ce sera dur, je le sais, mais cela me tient à cœur, assure-t-elle. J’ai toujours pensé que quand on veut et qu'on s'en donne les moyens, alors on peut… Et je vais tout donner pour y parvenir. »
La semaine dernière à Nîmes pour l’ouverture du championnat, Marion Romanelli est en tout cas apparue très à l’aise dans son couloir droit, la preuve d’une intégration réussie. « Tout se passe bien de ce point de vue là, le groupe est sympa, assure-t-elle. Il est certain que ça me change d'Albi donc il me faut quand même un petit temps d'adaptation car le contexte est aussi différent. On voit vraiment le côté professionnel au niveau des entraînements, de l’encadrement mais j'aime bien ce côté-là aussi. Concernant le match à Nîmes, c'est bien d’avoir gagné et marqué beaucoup de buts sans en encaisser. Maintenant je ne pense pas que ce soit sur un match comme celui-là qu'on peut vraiment juger si on peut prétendre à la Ligue des champions. Ce week-end contre Guingamp ce sera autre chose. On pourra mieux voir. » Un adversaire dont Marion estime que « l’effectif a beaucoup changé à l’intersaison mais ça reste une formation qui est en D1 depuis un moment et qui pointe juste derrière le top 4. Ça nous promet un beau match » Chez les Bretonnes, Marion, dont le passe-temps préféré hors du terrain est simplement de « passer du temps avec des amis », devrait aussi croiser quelques connaissances dont Noémie Carage qu’elle a côtoyée en équipes de France de jeunes. L’occasion d’évoquer un parcours chez les Bleues déjà bien rempli pour la néo-Montpelliéraine. Cette dernière a d’abord été sacrée championne du Monde U17 en 2012 aux côtés de Sandie Toletti – « C’était un moment magnifique et un super souvenir » et a été éliminée aux tirs au but en demi-finale du championnat d’Europe U19 l’été dernier en Israël. Une équipe de France qu’elle espère désormais retrouver dans un an lors de la Coupe du Monde U20 qui se disputera en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Mais d’ici là, Marion Romanelli va sans doute réaliser beaucoup de belles choses avec un autre maillot bleu, celui du MHSC… Toujours avec les mêmes principes : travail, implication mais sans faire de bruit… La force des (futures) grandes…
