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Laura Agard, retour vers le futur

Après un premier passage au club entre 2006 et 2009, la défenseur montpelliéraine est revenue au MHSC cet été. Avant la venue de La Roche-sur-Yon samedi soir à Grammont (19h), elle revient sur son parcours et son bonheur de retrouver un club qu’elle connait bien

 

Les fidèles de la section féminine du MHSC n’ont pas oublié cette grande défenseur longiligne, toujours la tête levée, dotée d’une technique et d’une relance sûres. Formée à Toulouse, Laura Agard, débarquée à Montpellier durant l’été 2006 alors qu’elle n’avait que 17 ans, avait alors impressionné tout son monde. En 3 saisons au MHSC où elle formait notamment une des meilleures charnières centrales de l’histoire de la section féminine du club avec Sabrina Viguier, Laura avait même remporté 2 Coupes de France (2007 et 2009) et deux qualifications en Ligue des Champions : « Ce sont de bons souvenirs, sourit-elle, toujours avec beaucoup de retenue. Gagner la Coupe de France face à Lyon et terminer 2e dès ma première saison à Montpellier, c’était super. »

Partie du MHSC en juin 2009, elle y est donc revenue l’été dernier. « J'étais très contente de revenir ici. Même si je n'avais joué que 3 saisons sur le plan footballistique à Montpellier, j'avais passé cinq ans dans la ville, donc, j'y ai quand même pas mal de repères… et puis, en venant ici, je reviens un peu dans ma deuxième maison. »

Entre temps, cette joueuse aussi discrète dans la vie que calme sur un terrain a fait bien plus qu’étoffer son palmarès. Partie à Rodez après son départ du MHSC, elle y a vécu des moments difficiles avec notamment une rupture du ligament croisé du genou et plusieurs rechutes qui ont contrarié sa progression. « En tout, j’ai été opérée trois fois et je n'ai pratiquement pas joué pendant deux ans. Ce n’était pas évident mais, avec le recul, je relativise, explique-t-elle. Ça m’a permis de d’avoir du temps et de rencontrer de nouvelles personnes que ce soit en centre de rééducation ou dans la vie de tous les jours. » Après une saison pleine avec Rodez, elle a ensuite rejoint Lyon à l’été 2012. Entre Rhône et Saône, Laura a décroché le doublé coupe championnat et échoué de justesse en finale de la Ligue des Champions. « Ça reste d'excellents souvenirs mais le meilleur pour moi, c'était la victoire lors de la Coupe du Monde des clubs à Tokyo. Une super aventure où j’avais eu la chance de jouer les deux matchs. » La suite ? Une saison de futsal, loin du foot à 11, puis un retour au Toulouse FC, en D2, la saison passée, avant un autre come-back, au MHSC cet été. Alors Laura, 6 ans plus tard, en quoi le MHSC a-t-il changé ? « Ce qui m’a le plus surpris, c’est que Laëtitia Tonazzi ait encore autant de cheveux (grand éclat de rire)… Plus sérieusement, le club a beaucoup évolué. La première chose qui me vient à l'esprit c'est la professionnalisation. Avant, même si Montpellier était un très bon club, on s'entraînait le soir, on avait le synthétique ou le terrain stabilisé… Maintenant, il y a un super complexe, on s'entraîne en journée, on est plus chouchoutées aussi (rires). Les infrastructures en général sont impressionnantes aussi, que ce soit pour les garçons, pour nous…  le centre d'entraînement, même les bureaux ont beaucoup changé. » (sourire)

Si elle est restée la même, toujours calme, posée, pondérée dans ses propos et avec cette capacité à voir au-dessus de la mêlée sur le terrain comme en dehors, Laura Agard, qui, niveau études a obtenu entretemps une maîtrise en urbanisme et un master 2 dans l'aménagement des équipements sportifs, a aussi pas mal évolué. « J’'ai pris de l’âge, sourit-elle d’emblée. Je suis dans un groupe assez jeune donc je me fais souvent chambrer par rapport mon âge parce que je suis un peu en décalage parfois. Au-delà de ça, j'ai pris un peu de recul sur le foot, sur la vie en général aussi. Je vois plus le foot comme un plaisir aujourd'hui, non pas par manque d’exigence, au contraire, mais parce que j'ai aussi connu la période où on faisait des études, on travaillait on s'entraînait le soir... Aujourd’hui, on s’entraîne la journée et on est payé pour jouer au foot, c’est une chance. En plus, comme ma famille et mes amis ne sont pas très loin, j’ai la chance de pouvoir le partager avec eux. C'est important. Quand on ne peut pas partager les choses avec ses proches ce ne sont pas les mêmes sensations », ajoute-t-elle avant de poursuivre : « Dans le jeu, je pense avoir gagné en concentration car j'étais plus tête en l'air par le passé, dans le jeu de tête et l'engagement aussi même si mon jeu n'a jamais été vraiment axé là-dessus. »

Côté terrain justement, Laura Agard a déjà pris part à 17 matchs toutes compétitions confondues depuis le début de la saison. L’occasion d’évoquer le parcours du MHSC. « On verra à la fin. Je ne sais pas si on peut parler de regrets mais c'est vrai qu'on fait un super parcours jusqu'à cette défaite contre le PSG, puis on lâche des points contre Saint-Étienne et on se décroche toutes seules ; du coup c'est un peu mitigé, explique-t-elle. Quand on voit qui est devant nous on peut se dire qu'on est un peu à notre place, il ne faut pas se prendre pour d'autres non plus ; mais vu la qualité du groupe et sa bonne cohésion, c’est dommage d'avoir lâché ces points-là. C'est plus un manque de régularité, d'expérience aussi.  On a montré qu’on était capables de rivaliser avec Lyon sur un match mais après, il faut arriver à répéter les efforts à tous les entraînements et tous les matchs et gagner encore plus en rigueur. Même s'il est très jeune, il y a beaucoup de qualités dans ce groupe. » Un groupe qui doit encore progresser et à qui il reste pas mal d’échéances cette saison, à commencer par la réception de La Roche-sur-Yon ce samedi soir : « Même si c'est un promu et que l’effectif est assez jeune, La Roche est une équipe qui n’avait pas fermé le jeu lors du match aller, se souvient la n°5 montpelliéraine, médaillée d’or aux Universiades cet été avec l’équipe de France universitaire aux côtés de sa coéquipière Valérie Gauvin (photo ci-dessous). On se doit de ne rien lâcher jusqu'au bout. » Le tout en gardant dans un coin de la tête la Coupe de France avec la réception de Saint-Maur en quart de finale et l’éventuelle revanche face au PSG en demie en cas de qualification des des équipes. « J'ai beaucoup entendu parler du parcours de l'équipe dans cette compétition la saison dernière en disant que l'exploit n'était pas passé loin, mais maintenant il faut arriver du stade « ne pas passer loin » à « avoir la coupe » car on ne se souvient que des vainqueurs, conclut Laura. Avant d'arriver à une éventuelle finale, il faut déjà gagner le quart et ensuite on aura peut-être une petite revanche contre Paris. La coupe pourrait un peu sauver notre saison. » Un succès dans cette compétition qui a marqué son 1er titre majeur avec le MHSC en 2007 serait en tout cas une belle façon de matérialiser un retour au club, intéressant à plus d’un titre…

 

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