Arrivée au MHSC en début de saison passée, l'attaquante semble vivre une 2E jeunesse depuis le début de la saison. Avant la réception de Nîmes ce dimanche (14h30 à Grammont) Portrait d'une joueuse au palmarès impressionnant.
Difficile de résumer la carrière de Laetitia Tonazzi en quelques lignes, tant celle-ci est riche de buts et de titres. C'est pourtant le défi que l'on s’est fixée à la veille de ce match contre Nîmes et l'intéressée s'y est prêtée avec beaucoup de gentillesse.
A y regarder de plus près, il y a un dénominateur commun à toutes ces années passées sur les terrains : le but, ou plutôt les buts. Dans tous les clubs où elle est passée, Laëtitia a marqué, chose normale pour une attaquante me direz-vous mais qui forge un profond respect quand on voit à quel point cette performance s’est étalée sur la durée. « Depuis toute petite j'ai toujours voulu et aimé marquer des buts, reconnait la joueuse de 34 ans. C'est toujours important quand on joue devant, mais malgré cela, j'ai toujours été une attaquante assez collective qui préfère regarder les performances de l'équipe que mes statistiques individuelles, même si, quand je marque, je suis évidemment très contente. » Il est vrai que depuis son arrivée au club, Laëtitia s’est affirmée comme une attaquante complète, capable de faire trembler les filets mais aussi de mettre en valeur ses partenaires par son jeu en pivot et sa faculté à garder les ballons devant pour permettre au bloc de remonter.
Ce sens du jeu et du but, Laëtitia Tonazzi l’a développé très jeune, d’abord dans le jardin familial au Plessis Trévise en région parisienne aux côtés de son père et de son frère (Laëtitia a un frère et une sœur), puis en club dès l’âge de 8 ans. « J’ai joué avec les garçons jusqu’à l’âge de 14 ans. Nous étions deux filles ce qui était très rare à l’époque. » Très sportive, Laëtitia pratiquait même la natation et la danse conjointement avec le foot. « C’était assez fatigant mais quand on est jeune on ne compte pas ses efforts. En natation, je m'ennuyais un peu de faire des longueurs sans cesse, la danse j’aime toujours ça mais j'ai opté pour le foot parce que c'est un sport collectif. J'aime être entourée et c'est ce qui me convient mieux. »
Bien lui en a pris. Atteinte par la limite d’âge pour évoluer chez les garçons, elle a rejoint le club féminin voisin de Saint-Maur et a été lancé en Nationale 1 A (la D1 de l’époque) à 15 ans à peine. Le début d’une belle aventure qui la mènera ensuite à Juvisy (où elle a passé 11 ans) avant d’évoluer à Lyon durant deux saisons.
Entre ces deux clubs, Laëtitia Tonazzi a copieusement rempli son armoire à trophées avec pas moins de 4 titres de championnes de France et 3 coupes de France, le tout en marquant entre 15 et 30 buts par saison. Des statistiques impressionnantes autant par la grandeur des chiffres que par leur régularité qui ont évidemment valu à la n°9 montpelliéraine de porter le maillot bleu de l’Equipe de France à 66 reprises, (15 buts) et disputant même une Coupe du Monde aux Etats-Unis en 2003 et l’Euro 2009 en Finlande. « Cette Coupe du Monde aux USA qui est le pays du foot féminin reste un très grand souvenir. Je n’avais que 21 ans et ça m’a permis d'emmagasiner beaucoup d'expérience. Je suis un peu déçue de ne pas avoir participé à d’autres Coupes du Monde, notamment la dernière, mais c’est ainsi. Ce que je retiens, c’est que c’est toujours un honneur de porter le maillot de l’équipe de France. »
Et puis il y a évidemment cette aventure avec le MHSC entamée en juillet 2014. Un défi nouveau pour elle avec un rôle bien particulier : celui d’encadrer un effectif jeune et de lui apporter son expérience. « J'essaie de répondre au mieux aux attentes que ce soit sur le terrain ou en dehors ». Un choix qu’elle ne regrette pas. « Je me sens très bien Montpellier. Il y a une super ambiance ce qui est quelque chose auquel j’attache beaucoup d’importance, souligne-t-elle. Il n'y a pas que le côté sportif. J'ai besoin d'être bien entourée, de me sentir bien au sein du groupe de m'épanouir, de rire et c'est ce que j'ai ici. »
Si elle reconnait avoir eu des débuts difficiles l’an passé, Laëtitia Tonazzi a marqué des buts importants lors du dernier exercice. Malgré une blessure au genou contractée la veille du 1er match contre Nîmes qui l’a tenue éloignée des terrains quelques temps, elle a déjà inscrit 3 buts cette saison en seulement 4 matchs joués : « La 2e partie de saison passée était déjà très intéressante et nous sommes sur cette lancée depuis l’ouverture du championnat avec des recrues qui se sont bien intégrées et qui apportent un plus, explique-t-elle. Sur un plan personnel et m'a fallu un temps d'adaptation mais je me sens beaucoup mieux aujourd'hui. L'équipe est très homogène et je pense que l'on répond aux attentes du coach, du staff et club. »
Le fait d’avoir été la première équipe à obtenir le partage des points face à Lyon la semaine passée (0-0) a été la parfaite illustration de cette progression. « On a été solides et solidaire et c’est vraiment très bien d’avoir pu obtenir ce résultat », souligne la n°9 montpelliéraine. Reste désormais à enchaîner dès cette après-midi face à Nîmes, actuel dernier de D1 mais contre lequel aucun relâchement ne sera permis « Le coach nous l’a bien expliqué en disant que même si on avait fait un bon match contre Lyon rien n’était gagné face à Nîmes, qu'il ne fallait pas s'enflammer, détaille Laëtitia. Il faudra faire attention, mais je pense que les filles en sont conscientes. On sait que c'est bientôt Noël, qu'il faut jouer à fond les deux derniers matchs et on aura le temps de récupérer ensuite. » Les fêtes de fin d’année approchent et avec elles l’heure des vœux. Et lorsqu’on a demandé à Laëtitia celui qu’elle formulerait pour 2016, sa réponse ne s’est pas faîte attendre. « Pour l'instant, nous sommes 2e et on espère conserver cette place le plus longtemps possible. Se qualifier pour la Ligue des Champions en fin de saison, ce serait top », conclut-elle dans un large sourire. Une compétition qu’elle connait sur le bout des ongles… ou plutôt sur le bout des crampons pour l’avoir disputé à plusieurs reprises avec Juvisy et Lyon. Alors, on y retourne ?
