La défenseur américaine revient de loin après une longue période de blessures. Avant la réception de Soyaux ce dimanche en championnat (14h à grammont), elle revient sur ces moments difficiles et évoque avec envie la fin de saison qui attend son équipe. toujours avec le sourire.
« Garde le smile » comme dit l’expression consacrée. Garde le sourire pour le dire en bon français. Cette phrase aussi simple que difficile à appliquer au quotidien selon les événements, Genessee Daughetee l’a fait sienne depuis plusieurs mois déjà. Pourtant, la Californienne aurait pu perdre son sens de l’humour depuis bien longtemps. Il faut dire que la jeune défenseur latérale gauche du MHSC a été éloignée des terrains pendant plus de 7 mois. La faute à une blessure à la cuisse contractée en pré-saison, suivie d’une autre au genou. « Ça a été des moments très difficiles à vivre parce que c’est dur d’être privée de foot pendant aussi longtemps, souligne Genessee. Il a fallu travailler extrêmement dur mais c’était la seule chose que j’avais à faire : travailler et rester positive »
Pendant cette période, l’Américaine s’est accrochée, sans jamais se plaindre ni perdre la foi. Question de mentalité. Une période de doute forcément, mais qu’elle évoque avec pudeur. « Le pire dans ces moments-là, c’est d’être loin de sa famille. Heureusement, j’ai ressenti beaucoup de soutien au sein de l’équipe, poursuit-elle. Je n’ai jamais songé à revenir chez moi. J’ai toujours gardé en tête cet objectif de revenir sur le terrain le plus rapidement possible et de rejouer avec Montpellier. Ce club est une grande famille et je me suis toujours sentie chez moi ici. »
Alors forcément, vu des tribunes, la vision est différente… Et lorsqu’on lui demande comment elle a vécu cette saison dans la position inhabituelle de spectatrice, la N°11 montpelliéraine reconnaît qu’a défaut d’avoir usé ses crampons, elle s’est tout de même beaucoup rongé les ongles. « Je suis toujours stressée devant un match et plus la saison avance plus c’est le cas », reconnaît-elle.
Une position qui oblige à un certain recul et pousse à la faculté d’analyse. Un jeu de la consultante auquel Genessee s’est livré avec élégance au moment d’évoquer la saison de ses coéquipières. « Globalement, notre saison est très bonne. Bien sûr on a connu quelques coups de moins bien comme contre Albi par exemple mais on a montré, notamment contre le PSG en Coupe de France qu’on était capable de revenir plus fortes et de repartir de l’avant. On s’est servi de cette déception là pour battre le PSG et se qualifier pour notre 2e Coupe de France consécutive. Ce n’est pas rien. » Au moment d’évoquer les raisons de ces points perdus contre Albi et Saint- Etienne, l’Américaine ne se dérobe pas non plus mais préfère voir plus loin. « Je pense que ces résultats sont probablement dus à de la fatigue physique et mentale. Quand tu as beaucoup de joueuses en sélection, ça arrive. D’ailleurs, nos contre-performances sont souvent intervenues lorque plusieurs de nos joueuses revenaient d’échéances importantes avec leur sélection nationale. Ce n’est pas facile d’enchaîner matchs en sélection, voyages et matchs en club. Mais au-delà de ça, je préfère retenir la progression globale des joueuses, souligne-t-elle. Quand je vois ce que nous faisions en début de la saison et ce que nous faisons aujourd’hui, cela prouve qu’on a vraiment progressé. Beaucoup de joueuses sont plus matures mais elles ont grandi autant sur le plan personnel que sur le plan collectif. Nous sommes une grande famille, tout le monde est à sa place, sait ce qu’il a à faire et comment il doit le faire. C’est très positif. »
L’analyse est claire et précise. Reste à évoquer le rôle toujours très particulier de la joueuse blessée au sein d’un groupe. « Mon rôle était tout simplement d’être souriante, de garder une bonne attitude et d’amener des ondes positives à l’équipe, détaille Genessee. J’essayais de supporter les coéquipières au maximum, de les féliciter quand c’était bien, de les soutenir quand c’était plus difficile. C’est important de garder le sourire, pour moi comme pour l’équipe. »
Garder le sourire… Une vraie philosophie de vie qui a trouvé son écho dimanche dernier. Même absente de la feuille de match, Genessee a fêté la victoire avec beaucoup d’émotion. « C’était un super moment. J’étais très heureuse après cette qualification. Mon coeur battait très fort, avoue-t-elle. J’ai vraiment hâte de disputer cette finale face à Lyon. On a une petite revanche à prendre contre cette équipe. L’année dernière en est passée si près de la victoire, que cette année, c’est la nôtre, j’en suis sûre. »
En attendant, il y a un championnat à bien finir avec 3 rencontres restant à disputer, la première d’entre elles ce dimanche contre Soyaux à Grammont. « En championnat, l’objectif est évidemment de garder cette 3e place et on va tout faire pour y parvenir. Ça commence par faire un bon résultat aujourd’hui contre Soyaux. C’est une formation de milieu de tableau mais surtout une équipe solide qui n’est pas facile à manœuvrer. On va devoir jouer ce match de manière très sérieuse et ne pas penser avant l’heure à cette finale contre Lyon. » De retour à l’entraînement collectif depuis mi-février, Genessee espère quant à elle grappiller du temps de jeu. Histoire que « joueuse qui sourit » rime encore plus avec Genesee...
*Genessee garde le sourire
