Arrivée cet hiver au MHSC, la milieu de terrain hollandaise possède une solide expérience du haut niveau. Rencontre avant le déplacement à Saint-Etienne ce dimanche en championnat (14h30).
En voilà une qui voit le jeu avec une certaine hauteur. De par sa grande taille (1m82) mais aussi et surtout par son expérience. Il faut dire qu’à 29 ans, Anouk Dekker, arrivée cet hiver au MHSC en provenance du club batave du FC Twente possède un solide vécu du haut niveau avec notamment plusieurs participations à la prestigieuse Ligue des Champions.
Né à Almelo à l’est des Pays Bas, Anouk Dekker a grandi à Hengelo, près de la frontière allemande. Evoquer son enfance et c’est débuts dans le foot, c’est aussi mettre en lumière un vieux cliché qui dit souvent que les jumeaux aiment partager du temps ensemble. « J’ai fait de la natation, mais comme mon frère jumeau jouait au foot, j’ai aussi voulu faire en faire. J’ai dû patienter car mon frère a commencé à 5 ans et moi à 6 ans, mais j’ai fini par y arriver (rires). » Comme la nature est bien faîte, Anouk est droitière et son frère gaucher : « du coup on a longtemps évolué ensemble au milieu du terrain, l’un à gauche et l’autre à droite. Il était un peu mon protecteur mais je n'avais pas de souci avec les garçons non plus… C’était une belle époque. »
Après avoir joué de 6 à 18 ans dans le club local du SVZW Wierden, Anouk a dû faire le grand saut et quitter son frangin… Mais pas seulement. « A l’époque, le championnat néerlandais n’était pas d’un niveau très élevé, alors j’ai choisi de franchir la frontière et de signer au FFC Heike Rheine en Allemagne. » Un exil de 2 ans avant de rentrer au pays pour réaliser un rêve d’enfant. « Depuis toute petite, j’étais supportrice des garçons du FC Twente, le plus grand club près de chez moi, alors, forcément quand ce club m’a contactée pour les rejoindre, j’ai dit oui sans hésiter, c’était une fierté pour moi. »
S’en est suivi un long parcours avec le maillot rouge de son club de jeunesse et plusieurs participations à la prestigieuse Ligue des Champions… jusqu’à l’appel du MHSC cet hiver. « Les dirigeants m'ont invité à venir durant le mois de décembre et le feeling a tout de suite était bon. J'ai senti un club familial et c'est quelque chose de très important pour moi. Tout est allé très vite et désormais je suis heureuse d'être ici, explique-t-elle. C'est aussi un club où la section féminine et la section masculine ne font qu'un, on ne sent pas de réelle séparation sur ce que j'ai pu voir et, pour moi, c'est très positif. L'entraîneur m’a bien expliqué ce qu'il attendait de moi et cela m'a convaincu. J’avais besoin d’un nouveau défi et je suis ravie d’être ici. »
Milieu de terrain de grand gabarit capable de jouer seule devant la défense ou un cran plus haut en position de relayeur, Anouk Dekker est capable de compenser en position de sentinelle, de prendre des ballons de la tête mais aussi de mette de l’impact physique et de gagner des duels. Un profil à la Alou Diarra de la grande époque bordelaise que le MHSC ne possédait pas dans son effectif et qui n’a pas tardé à trouver ses marques puisqu’Anouk a inscrit un but dès sa 1ère sortie sous le maillot du MHSC en Coupe de France face à La Véore début janvier. « J’étais très contente d’inscrire ce but même si ma fonction première reste de bien défendre, assure l’internationale Oranje. Le groupe a beaucoup de qualité, surtout techniquement. Je pense que nous avons une belle équipe et la qualité pour devenir encore meilleures car l’équipe est jeune et a une belle marge de progression. Je me sens très bien ici. Cela dit, je pense avoir encore besoin d’un peu de temps pour trouver ma pleine mesure car tactiquement nous jouions différemment dans mon ancien club mais avec le temps je peux devenir meilleure. »
Malgré cette période d’adaptation, Anouk a déjà repéré les quelques différences entre les championnats néerlandais et Français. « Aux Pays-Bas comme en France, on pratique un jeu de possession, mais ici il y a plus de duels. Tu dois jouer plus vite car il y a beaucoup de pressing contrairement aux Pays Bas où tu peux faire une, deux ou trois touches de balle sans être attaquée. Ça nécessite un temps d’adaptation. »
Reste à évoquer l’aspect hors terrain. Après avoir débutée des études de Kiné - « que j’ai dû vite arrêter car c’était impossible d’allier les cours et le foot car on s’entraînait l’après-midi à Twente. » - , Anouk Dekker a ensuite travaillé au sein du programme caritatif du FC Twente, son ancien club, l’équivalent en quelque sortes du fonds de dotation du MHSC Espoir Orange et Rêve Bleu. La preuve d’une vraie volonté de faire le bien autour de soi, ce qui définit bien son caractère.
Après avoir vécu quelques semaines à l’hôtel, l’internationale néerlandaise qui fait partie des cadres de la jeune génération batave s’est trouvé un petit appartement. Histoire de se poser et de profiter pleinement d’un nouveau cadre de vie qu’elle apprécie. « Montpellier est une très jolie. Même notre centre d’entraînement est magnifique. »
Des installations de qualités au sein desquelles les Féminines du MHSC ont préparé de façon studieuse le déplacement à Saint-Etienne dimanche (14h30). Un match qui marque le retour au championnat après une semaine de trêve internationale et une autre consacrée à la Coupe de France avant lesquelles le MHSC avait subi son 1er revers de la saison face au PSG. « J’étais très déçue de cette défaite mais il ne faut plus y penser. A nous de gagner tous nos matchs jusqu’à la fin pour espérer décrocher cette 2e place, conclut Anouk Dekker. J’espère vraiment qu’on va se qualifier pour la Ligue des Champions. Ce serait bien pour le club et pour l’équipe qui a fait beaucoup d’efforts en ce sens depuis le début de la compétition. Je suis persuadée qu’on peut le faire car ce groupe a beaucoup de qualité et une bonne mentalité. Je vais tout faire pour apporter ma pierre à l’édifice. » Toujours avec de la hauteur…
