FINALE DE LA COUPE DE FRANCE FéMININE
Samedi soir (21h à Calais), l'équipe féminine du MHSC dispute la finale de la Coupe de France face à l'Olympique lyonnais. Durant toute la semaine, mhscfoot.com vous présente cette finale à travers divers angles. Nouvelle étape aujourd'hui avec l'interview croisée des deux Suédoises du MHSC, Linda Sembrant et Sofia Jakobsson.
LEUR PARCOURS
Sofia Jakobsson : J'ai commencé le foot quand j'avais six ans dans une ville qui s'appelle Örnsköldsvik. J’ai débuté en D1 à Östers IF puis j’ai ensuite joué à Umea, un club célèbre en Suède avec lequel j'ai d'ailleurs joué contre Montpellier en Ligue des champions et inscrit un but. Après quatre ans là-bas, j’ai pris mon baluchon et je suis partie en Russie à Rossyanka ou j'avais comme entraîneur Farid Benstiti. Ensuite, je suis allée à Chelsea pour un an, puis une saison en Allemagne dans un club promu en Bundesliga. Nous sommes descendus et je suis arrivée ici l’été dernier… .
Linda Sembrant : Je suis née à Uppasala, J'ai commencé à jouer au foot quand j'avais huit ans. J'ai pratiqué plusieurs sports mais j'ai finalement choisi le foot J'ai joué à Uppsala puis à Bälinge IF et à l’AIK. Après quatre ans à Bälinge IF et 3 à l’AIK, j'ai fait un an en Allemagne puis je suis retournée en Suède à Tyreso ou j'ai évolué pendant presque trois ans jusqu'à la saison dernière. Je suis arrivée ici cet été. Avec Sofia nous avons beaucoup évolué ensemble en équipe nationale mais c'est la première fois que l'on se retrouve en même temps dans le même club.
Pourquoi avoir choisi le foot ?
Linda : J'aime le sport collectif, jouer ensemble, vivre ensemble, gagner ensemble. Plus jeune j'ai fait du patinage artistique mais j'ai toujours préféré être dans un groupe.
Sofia : J'ai fait beaucoup d'athlétisme mais je pense que j'étais meilleure au foot, et, en plus, c'est ce que je voulais faire. J'aime jouer en équipe. Quand on gagne ensemble c'est beaucoup plus gratifiant je trouve. Tu peux gagner quand tu fais un sport individuel mais ce n'est pas la même sensation. Pour moi le foot était plus amusant
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Pourquoi avez-vous choisi le MHSC ?
Sofia : Quand j'étais en Allemagne et que l'équipe allait descendre en D2, je savais que j'allais devoir partir. Ma première idée était de rentrer en Suède. J'ai discuté avec le club de Montpellier et le feeling a tout de suite été très bon. Le MHSC est un des meilleurs clubs en France avec un passé et un réel projet en matière de foot féminin. Pour moi, c'était quelque chose d'important. J'ai aussi discuté avec Josefine Öqvist qui m'a dit qu'elle avait aimé son aventure ici et que c’était un club très sérieux. J'ai alors pris la décision de venir et je ne suis pas déçue, loin de là.
Linda : Tyreso, où j’évoluais la saison passée, a déposé le bilan en fin de saison dernière. J'avais donc besoin de trouver un nouveau challenge. Comme l'a dit Sofia, le MHSC oeuvre beaucoup pour la professionnalisation du foot féminin. C'est un des meilleurs clubs du football féminin français. Le groupe est très jeune mais il a beaucoup de qualité et il progresse de match en match. Ce challenge était tout nouveau pour moi mais il était vraiment excitant et je ne regrette pas de l'avoir choisi
Qu’est ce qui vous a le plus surpris en arrivant à Montpellier ?
Linda : Le fait de dire bonjour en faisant la bise. Ça m’a beaucoup surpris… mais je m’y suis habituée.
Sofia : Je dirai la même chose que Linda. Ce n’est pas du tout de coutume en Suède. C’est assez déstabilisant au départ mais je m’y suis habituée aussi.
Quelle est la place du foot féminin en Suède ?
Linda : Le foot féminin s’est bien développé en Suède même s’il doit encore franchir quelques paliers. Il est important que, quand elles grandissent, les filles puissent avoir des structures qui continuent à les accueillir.
Sofia : le foot féminin suédois a beaucoup grandi. Nous avons développé beaucoup de choses comparativement à ce qui a pu se faire dans d’autres pays européens mais il ne faut pas oublier que nous sommes un petit pays, donc c’est peut être plus facile de trouver une place car le football masculin n’est pas aussi important qu’il peut l’être en Angleterre, en France ou en Espagne où les championnats masculins sont très médiatisés. Par conséquent, c’est plus difficile pour le foot féminin d’attirer l’attention dans ces pays-là. Cela dit, je pense qu’à terme, les meilleurs championnats de foot féminin seront là où sont les plus grands champions masculins car c’est là que les clubs masculins pourront donner de l’argent pour aider le foot féminin à se développer.
COMMENT JUGEZ-VOUS LE championnat françaiS ?
Sofia : En France c’est beaucoup plus technique et les joueuses sont d’un gabarit beaucoup plus petit, vif et rapide. C’était sans doute beaucoup plus physique dans mes précédentes expériences mais je pense que le football est meilleur ici et je sens que j’ai beaucoup progressé sur le plan technique, qui n’était pas ma qualité première, depuis que je suis arrivée ici.
Linda : En Suède c’est beaucoup plus physique et tactique. Ici, en France, le championnat est plus technique. Chaque joueuse a d’ailleurs un potentiel technique très intéressant; c’est ça la plus grosse différence. Ca a été un véritable challenge de m’adapter à ce jeu là mais c’est enrichissant. J’apprends beaucoup.
Quand l’une parle de l’autre ça donne quoi ?
Linda vue par Sofia : Linda est quelqu’un de très amusant. Elle aime chambrer… D’ailleurs, je ne sais pas si elle aime chambrer mais elle le fait beaucoup en tout cas (rires). Elle a bon caractère. Concernant l’aspect foot, c’est quelqu’un de très concentrée, très professionnelle qui sait ce qu’elle veut. Elle est une leader sur le terrain mais aussi en dehors. Elle aime prendre soin des gens autour d’elle. C’est tout simplement quelqu’un de bien qui dépense beaucoup d’énergie pour le bien des autres. C’est aussi un très bon appui pour moi puisque nous découvrons ensemble la France. Elle m’aide beaucoup et je suis vraiment contente qu’elle soit ici avec moi. Je suis très heureuse qu’elle ait prolongé son contrat avec le MHSC pour deux saisons supplémentaires.
Sofia vue par Linda : Sofia est quelqu’un qui sourit beaucoup, qui est très spontanée. Elle est pleine d’énergie et c’est très agréable de passer du temps avec elle. Sur le terrain elle a une vitesse impressionnante, elle est très souvent décisive, ce qui est très important. En dehors du terrain elle aime plaisanter et donner le sourire aux gens autour d’elle. Elle aime rire et ça c’est vraiment bien. Quand tu viens dans un pays étranger c’est très important d’avoir une compatriote à tes côtés, d’autant qu’en France tout le monde ne parle pas anglais… On peut aussi se parler en Suédois, c’est pratique (rires). On aime passer du temps ensemble hors des terrains, notamment prendre un café au soleil car il y a beaucoup plus de soleil ici qu’en Suède. La ville est vraiment très agréable.
Ce qu’elles pensent de la saison de l’équipe
Sofia : On a commencé un peu difficilement mais je pense que c’est dû au fait que nous avions beaucoup de nouvelles joueuses. Cela a donc mis un peu de temps pour apprendre à se connaître et trouver les automatismes. En première partie de saison nous avons eu quelques moments difficiles mais je trouve notre 2e partie très intéressante. Nous sommes devenues une équipe beaucoup plus forte et être en finale de la Coupe de France est quelque chose de très positif. Il ne nous reste plus qu’à essayer de l’emporter mais aussi de rattraper les quelques points que nous avons perdus en championnat pour faire une bonne fin de saison et déjà nous projeter sur la prochaine.
Linda : Nous avons beaucoup progressé depuis le début de saison. Notre année civile 2015 est vraiment très bonne jusqu’ici. Nous avons appris à nous connaître et à mieux jouer ensemble. Nous avons eu de moins bons résultats en 2014 mais nous avons montré qu’avec le temps et le travail les résultats arrivaient. Des matchs très excitants nous attendent d’ici la fin de saison que ce soit en championnat mais aussi en Coupe avec cette finale face à Lyon.
Leur saison personnelle
Linda : Je ne suis pas pleinement satisfaite. Je pense que j’aurais dû apporter un peu plus mais quand tu arrives dans un nouveau pays, ça prend un peu de temps pour trouver ses marques. J’apprends peu à peu le Français pour que ce soit plus facile de communiquer sur le terrain car la communication est quelque chose de très important surtout quand tu joues en défense. Maintenant c’est mieux, la défense a trouvé certains automatismes. J’espère continuer et apporter de plus en plus à cette équipe. Je sais que je peux faire mieux
Sofia : Au début c’était difficile en raison de la barrière de la langue mais aussi d’apprendre à comprendre le jeu des joueuses autour de moi. J’ai aussi changé de position puisque j’ai commencé la saison sur l’aile et maintenant j’évolue au poste d’attaquante axiale. Je préfère jouer attaquante. Je pense que j’ai plus apporté à ce poste là même si je peux évoluer aux deux. J’estime avoir un peu retrouvé mon football en 2015 et j’espère que cela va continuer pour que je puisse encore aider l’équipe.
La finale de la coupe de France
Sofia : C’est un très gros match qui nous attend. Lyon est une des meilleures équipes au monde. Elles pratiquent un football de qualité et évoluent ensemble depuis longtemps. C’est un challenge difficile pour nous mais notre équipe a beaucoup progressé. On a notre chance et on doit la jouer à fond. Si on y croit on peut y arriver.
Linda : Lyon est une très grande équipe. La nôtre est beaucoup plus jeune mais nous avons aussi du talent. Nous pouvons et nous devons y croire. Même si c’est un match difficile face à une des meilleures équipes du monde, nous pouvons faire quelque chose de grand. J’aime jouer ce genre de match et j’ai vraiment hâte d’y être. Une finale c’est toujours quelque chose de particulier. Tout peut arriver même contre une très belle équipe. Si chacun fait de son mieux je suis persuadée que nous pouvons battre Lyon. Notre succès contre Juvisy en Coupe nous a apporté beaucoup de confiance, on a bien joué, on a fait beaucoup d’efforts et il va falloir s’appuyer là dessus. On a montré qu’avec beaucoup de solidarité on était capable de faire de grandes choses.
