Kévin Bérigaud, l’instinct du buteur... et du bonheur | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Kévin Bérigaud, l’instinct du buteur... et du bonheur

#PORTRAIT- L1

L’attaquant savoyard s’affirme de sortie en sortie avec le MHSC. Rencontre avec un joueur au parcours atypique dont la force de caractère et la sincérité inspirent le respect.

Il y a des parcours classiques et d’autres qui le sont moins. Celui de Kévin Bérigaud fait partie de la 2e catégorie. Né à Thonon-les-Bains il y a bientôt 27 ans, l’attaquant arrivé cet été au MHSC en provenance d’Evian-Thonon-Gaillard FC a en effet dû attendre bien longtemps avant de décrocher un 1er contrat professionnel. Si ses débuts en jeunes s’effectuent pas très loin de chez lui, la suite le conduit de l’autre côté de la frontière, au Servette de Genève « parce qu’il n’y avait pas de club de haut niveau chez moi, raconte-t-il. Un de mes anciens coachs connaissait un entraîneur là-bas, il m’a fait faire un essai et j’ai été pris. » En tout, Kévin passe 3 ans au Servette (2002-2005) où il évolue jusqu’en moins de 18 ans, mais le club dépose le bilan et il rejoint alors Croix de Savoie. La suite est tout aussi semée d’embûches. Mécanicien au sein du garage familial, il tente,  parallèlement à son travail, de se faire une place dans un club déjà dirigé à l’époque par Pascal Dupraz. Gêné par des blessures aux genoux puis par une longue suspension, il évolue d’abord un certain temps avec l’équipe réserve en DH, avant d’éclore lors de la saison 2008-2009. Cette année-là, Croix de Savoie termine 5e de National et Kévin inscrit 11 buts. Le premier gros coup d’accélérateur de sa carrière. L’été suivant marque l’arrivée de Danone et tout s’accélère encore. Croix de Savoie devient Evian-Thonon-Gaillard et recrute des joueurs expérimentés comme Cambon, Barbosa ou Angoula. « Le projet était de monter en L2 à court terme mais ils ne s’attendaient pas à y accéder dès la 1ère année, pourtant c’est ce qu’on a fait, raconte le n°9 pailladin auteur de 13 buts cette saison là. Un véritable rêve éveillé qui se poursuivra l’exercice suivant  avec une montée en L1 en juillet 2011. « J’étais sous les voitures et 3 ans plus tard je me retrouve en L1, sourit-il. C’était exceptionnel. Je ne pensais pas être professionnel un jour ou même gagner de l’argent avec le foot. »


S’en suivent 3 saisons dans l’élite sous les couleurs du club de sa région natale au cours desquelles cet attaquant polyvalent capable de jouer à deux pointes, seul devant ou sur un côté fait sa place en L1, sans bruit mais avec efficacité (86 matchs en L1, 20 buts). Une aventure dont il retire évidemment une certaine fierté. « J’étais chez moi, j’avais les collègues, la famille… C’est assez rare pour un footballeur d’évoluer dans le club de sa ville natale et qu’en plus, ça ne se passe pas trop mal, poursuit Kévin. J’ai eu la chance de jouer. Après, le revers, c’est qu’on attendait beaucoup de moi, je n’avais pas trop le droit à l’erreur et Pascal Dupraz était là aussi pour me remettre dans le droit chemin s’il le fallait. Il m’a beaucoup apporté. »
De ce parcours atypique et semé d’embûches, l’attaquant montpelliérain ne retient que du positif. « Je suis passé par la petite porte. explique-t-il. Il ne faut pas que j’oublie ce parcours là. C’est une force d’avoir vécu ça. Je sais ce que c’est de se lever le matin, j’ai vu mon père, qui est à la retraite aujourd’hui, galérer jusqu’à 60 ans… J’ai beaucoup de chance de faire ce métier aujourd’hui, mais c’est passé par de nombreux périples et beaucoup de travail.»
Kévin Bérigaud avait donc tout pour réussir, chez lui, en Savoie, mais il a eu besoin de quitter ce cocon pour prouver et se prouver des choses. C’est pourquoi il a choisi de rejoindre le MHSC l’été dernier : « Il me fallait passer un cap, voir autre chose et voir si j’étais capable de faire ce que j’arrivais à faire à Evian mais ailleurs, détaille-t-il. J’y pensais depuis quelques temps et quand j’ai eu l’opportunité de venir à Montpellier, j’ai foncé. Je pense que c’était le bon moment. »
Ce cap, Kévin l’a passé sans bruit mais avec abnégation, en travaillant pour essayer de s’adapter comme il l’a toujours fait. Et le travail a fini par payer. Comme un clin d’œil du destin, c’est d’ailleurs contre l’ETG FC, son ancien club, qu’il a inscrit son 1er but sous les couleurs du MHSC le 1er novembre dernier. « J’aurais préféré marquer bien avant, souligne l’attaquant héraultais. C’était un soulagement. Dans le jeu ça se passait bien mais il me manquait ce fameux but et quand tu joues devant, c’est important de marquer, d’être décisif. »
Un but venu récompenser son travail mais aussi sa bonne intégration au sein d’un club qu’il découvrait. « Au départ il m’a fallu un temps d’adaptation, ce qui me semble normal même si ça a peut-être été un peu long. Il fallait que l’équipe trouve ses automatismes, que je m’adapte à mes nouveaux coéquipiers, qu’ils apprennent à me connaître aussi et depuis 2-3 mois ça se passe plutôt bien. »

 «J’aurais préféré que ce soit Souleymane Camara qui marque ce 1000ème but »


Même s’il reconnaît qu’il doit encore s’améliorer dans beaucoup de domaines – « On peut toujours s’améliorer en tout que ce soit au niveau du positionnement, du replacement, être plus juste dans la dernière passe… Tous ces détails qui peuvent faire la différence » – le Savoyard progresse de sortie en sortie et a déjà inscrit 4 buts, dont un,  à Guingamp il y a 15 jours qui lui a permis de rentrer dans l’histoire du club en marquant le 1000ème but du MHSC en L1. « Ça fait forcément plaisir même si j’aurais préféré que ce soit Souleymane Camara qui le marque car ça fait longtemps qu’il est là et en plus il a joué ce match donc ça aurait pu être lui, précise-t-il humblement. Ça tombe sur moi, tant mieux pour l’équipe, d’autant que la victoire était au bout. C’est ce qu’il faut retenir. »
La victoire, voilà ce que viseront les Montpelliérains ce dimanche (21h), une semaine après avoir battu Nice. Un match forcément particulier, parce que Lyon est dans le trio de tête du championnat bien sûr, mais aussi parce que les Montpelliérains avaient encaissé 5 buts au match aller à Gerland. « L’OL fait une grosse saison, reconnaît Kévin Bérigaud.  On devait jouer chez nous à l’aller, finalement on est allé chez eux et on en a pris 5 donc, dans un sens, on a une petite revanche à prendre mais il ne faut pas le prendre comme ça il faut qu’on se concentre sur nous, sur notre jeu pour essayer de faire le meilleur match possible. Ce qui est sûr c’est qu’on a envie de se rattraper d’autant que malgré les 5 buts on n’avait pas fait un mauvais match. Si on arrive à être costauds je pense qu’on peut faire quelque chose. » Histoire de poursuivre une saison très intéressante. Quant au fait d’aligner une 2e rencontre consécutive à domicile, ce qui n’est jamais facile au niveau des statistiques, ne comptez par sur cela pour déstabiliser le n°9 montpelliérain. « Je n’y fait pas trop attention. Personnellement je préfère jouer à domicile plutôt qu’à l’extérieur, rigole-t-il. Il est comme ça Kévin Bérigaud, souriant, affectif et jovial qui, hors du terrain, aime simplement « passer du temps avec mes amis ». Mais c’est par dessus tout un joueur d’instinct attiré par le but et le jeu comme durant ces interminables matchs de foot entre potes, bien avant de devenir pro où il aimait tenter des « papinades » S’il pouvait en réussir une ce soir, le public de La Mosson serait sans doute ravi...

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